Après un début d’année et une fin de mois de janvier bien chargée, il était temps de se poser quelques temps, un petit verre à la main, la platine branchée et les différentes sorties de la période. Bienvenue dans ce que nous espérons sera notre revue musicale du mois.
On va débuter ici avec 5 albums qui nous ont particulièrement plus, un retour vers le passé, mais aussi une déception ! Bien entendu nous vous invitons à nous donner votre avis et nous partager vos coups de cœur du moment.
Detroit Blues de Danny Kroha
On débute cette liste par la dernières sortie tout droit issue du label Third Man Records, Detroit Blues de Danny Kroha. Second album de l’artiste solo issu de Detroit, Danny Kroha évolue une nouvelle fois dans une musique acoustique aux contrées du blues et de la country.
Un jeu de guitare qui nous viens tout droit des influences d’un Charley Patton tout autant qu’un Robert Johnson, couplé a des mélodies pouvant nous provenir tout droit de Nashville, Tennessee.
En global un album vraiment plaisant qui s’écoute assez rapidement, les titres ne dépassant les 3 minutes, tout comme ce que l’on retrouve dans le genre. Nous ne sommes clairement pas sur une grosse claque du genre, mais un album plutôt efficace mais pas aussi mémorable que on le voudrait.
Zebra de Charles Pasi
Nous avions laissé Charles Pasi en 2017 avec son déjà très plaisant Bricks. Après une tournée, et un passage par Marciac en 2018, l’artiste signé chez Blue Note nous revient avec Zebra, son nouvel album. L’occasion de reprendre une petite bouffée de mélodie pop couplée aux talents d’harmoniciste de l’artiste.
Ce qui est très plaisant dans sa musique c’est qu’il ne se retranche pas dans un blues ou un jazz classique, mais va incorporer ces influences et codes dans une production davantage actuelle. Cela permet d’avoir ici cette sorte de pop groovy. L’ensemble est bien mixé et les compositions sont variées permettant d’avoir un renouvellement fréquent concernant l’écoute.
Ce qui est également très plaisant dans ce Zebra, c’est la place de l’harmonica, utilisé comme une guitare dans la composition et l’arrangement, tantôt jouant un riff, ou bien un solo comme celui de Mike and Richie (dantesque).
Cory and the Wongnotes de Cory Wong
Cory Wong fait partie de ces artistes ultra prolifiques, à coup d’une dizaine d’albums (studio et live) par années. Pour débuter l’année, il met la barre très haute avec son Cory and the Wongnotes. Promu via une suite de pastiches de late night show américain très bien pensée et amusante, les premiers singles sortis auguraient du très très bon.
Et déjà ce qui marque, c’est cette différence de ton sonore par rapport aux autres albums. On a l’impression qu’avec cet album, Cory Wong a souhaité revenir sur un versant un poil moins moderne notamment en terme de composition et d’arrangement des cuivres, plus vintages et pêchus. Comme très souvent, on se retrouve avec un album qui file droit, qui nous fait danser, et qui reste plutôt varié en terme de musicalité.
De Tiki Hut Strut et son influence hawaienne au déjà grand hit United, il y a un monde, mais qui reste autour du groove et du funk. L’album se conclue d’ailleurs par un medley de Stevie Wonder qui nous donne une véritable petite leçon de réarrangement de cuivres. Il est au final presque dommage que cela soit aussi court, on en aurait pris pour 15 minutes comme ça avec toute la carrière de Wonder synthétisée.
Drunk Tank Pink de Shame
Shame, ça été notre gros coup de cœur lors de la sortie de Songs of Praise, un album incroyable entre punk et New Wave, la rencontre entre les Stranglers et Joy Divsion. Difficile de cacher notre excitation lors de la sortie de Drunk Tank Pink, leur second album.
Dès les premières notes, l’album se veut davantage brutal et rentre dedans que son prédécesseur. On retrouve les marqueurs sonores du groupe. Dommage par contre que l’on retrouve par contre moins de grosses envolées mélodiques. Mais cela en fait également une force dans cette volonté de proposer un album davantage rentre dedans.
De notre côté on a trouvé moins de morceaux véritablement marquant, mais le tout est efficace, bien produit et nous fait bien bouger la tête pendant l’écoute, ainsi que quelques riffs dont on aurait aimé avoir eu l’idée.
Théo Charaf de Théo Charaf
On boucle cette première partie de notre revue du mois avec le premier album de Théo Charaf. Un nouveau venu dans le paysage du blues français ce qui n’est pas pour nous déplaire. Et quel premier album ! On retourne dès les premiers instant dans les terres de l’Amérique, celle de Neil Young comme celle de Skip James.
Une voix profonde, une guitare et c’est tout ! Entre compositions originales et reprises, l’artiste s’amuse à montrer à l’auditeur son univers, notamment avec sa sublime version du Devil Got My Woman de Skip James.
Un premier album véritable petit coup de cœur pour nous ! Une belle plongée musicale, et on ne peut que vous inviter à aller y jeter une écoute et soutenir l’artiste en allant acheter l’album en vinyle.
L’incontournable du mois : The Miseducation of Lauryn Hill de Lauryn Hill
Dans cette rubrique, on va revenir un peu sur un album incontournable pour vous le faire (re)découvrir. On entame ici avec The Miseducation of Lauryn Hill, unique album de Lauryn Hill (ex. Fugees à l’époque), datant de 1998. Un concept album à la frontière entre le hip-hop, la soul, et le RnB, rapidement considéré comme étant la pierre angulaire du style que l’on appelle aujourd’hui néo soul.
The Miseducation of Lauryn Hill est, et ça n’étonnera personne, un album incroyable de bout en bout. De sa production usant à la fois des samples mais aussi beaucoup d’instruments enregistrés pour l’album, une liste de guest impressionnante, et cette sonorité typique des productions des années 90. Un production qui peut paraître datée mais qui sonne encore aujourd’hui très bien.
Parmi les participants sur l’album, on retrouve D’Angelo, Santana, Mary J. Blige mais aussi John Legend, Julian Marley ou encore Dean Frasier. Un des autre aspect rendant cet album si unique, c’est son cadre d’enregistrement, entre les États-Unis et la Jamaïque, permettant ce mélange issu de tout les styles musicaux de ce que l’on appelle « musiques actuelles » ou « musique populaire » (deux expressions plutôt galvaudées).
The Miseducation of Lauryn Hill est un véritable incontournable à posséder absolument dans sa discothèque personnelle !
La déception du mois : Medecine at Midnight de Foo Fighters
Il faut bien déverser un peu de son sel par moment et ce mois-ci, ce sont les Foo Fighters qui en seront les victimes. Après un Concrete and Gold convaincant mais pas totalement, le groupe de Dave Grohl est de retrouve avec Medecine at Midnight un album plutôt attendu.
Et que l’on soit direct, on s’est un peu ennuyé sur l’ensemble de l’album, peu de riffs marquant, des compositions peu inspirées. On a clairement l’impression d’avoir un Foo Fighters en pilote automatique. Étonnant quand on voit que plus de 3 ans sépare les deux albums.
Mais ce qui choque le plus, c’est la production et plus spécifiquement le mixage réalisé au niveau de l’album. L’ensemble est sur-compressé et manque de naturel et de dynamisme. On est très loin de la production exemplaire de Wasting Light (qui a dix ans cette année). Reste de « marquant » le titre Medecine at Midnight, proposant un solo de guitare aux sonorités très proche d’un Stevie Ray Vaughan.
En bref, un album aussitôt écouté aussitôt oublié, vraiment dommage.
Et c’est tout pour notre revue musicale du mois ! Nous espérons que le format vous aura plu et donné envie de découvrir ces albums. On se donne rendez-vous bientôt pour une assez grosse annonce ! Et n’oubliez pas, écoutez des albums et soutenez les artistes en achetant leur albums au lieu de simplement les écouter sur les plateformes de streaming.