Pour conclure notre édition de Gerardmer, nous avons bouclé le festival avec Mosquito State, film de Filip Jan Rymsza. Un film au postulat assez intéressant, nous faisant plonger dans un fantastique assez politique et donc forcément pouvant être passionnant.

Mosquito State en deux mots (ou presque)
Août 2007. Richard Boca, un analyste de Wall Street, exploite sans relâche des données financières et commence à avoir de sinistres visions. Ses modélisations informatiques se comportent de manière désordonnée alors que des nuées de moustiques envahissent son penthouse. Ces manifestations étranges commencent à jouer sur sa santé mentale…
Un moustique peu cacher une nuée
L’ouverture du film a de quoi dérouter. Passé un générique plutôt sympathique et intelligent, nous suivons le chemin du moustique précédemment né, jusqu’à arriver au niveau de notre personnage principal, interprété avec brio par Beau Knapp. Toute en CGI, cette séquence fait plutôt peur pour la suite. Mais il en est au final rien, et on se retrouve à découvrir le principal thème du film.
La volonté de Mosquito State est très clairement de parler de la crise économique de 2008. Notre personnage de Richard semble à la fois comme un véritable génie exploité de bout en bout par ce système, et pendant tout le film, c’est également là où la métaphore du moustique fonctionne, qui vont le manger comme il est mangé par Wall Street.
Et la conclusion du film d’ailleurs va totalement dans ce sens où on semble partir vers une sorte d’acceptation après la rébellion de la situation. Il serait d’ailleurs intéressant d’analyser un peu plus en profondeur la conclusion du long métrage, mais étant donné que le film n’est pas encore vraiment sorti en France, nous n’allons pas le spoiler.
Une ambiance en place
L’autre aspect qui fonctionne dans le film, c’est tout le travail formel où se créé une véritable ambiance. Réussissant à la fois à retranscrire un monde très aseptisé de wall street, et le contrebalancer avec ce personnage principal qui subit au fil du film une véritable déformation physique. La photographie fonctionne plutôt bien, avec notamment quelques plans dans le penthouse du personnage proposant un beau travail de couleur et de lumière.
Là où par contre le film échoue c’est dans sa gestion de rythme. Avec tout d’abord un découpage en une sorte de chapitre qui n’aide pas du tout à redonner un coup de fouet voulu. D’autant plus qu’à plusieurs reprise, la mise en scène change et propose des plans nous donnons l’impression que le film se conclue, pour au final non. C’est assez dommage car cela ne nous aide pas à rester dans le film jusqu’à la fin. Le film a quelque chose de pas totalement fini de développé au final et semble même être presque par moment une version de travail du film, notamment également par un traitement vraiment au rabais des autres personnages.

L’avis de M. Mup : Métaphore de l’acceptation de soi et de la remise en question ? Approche originale de la crise économique de 2007 ? Mosquito State parvient à maintenir une ambiance anxiogène tout du long avec son personnage principal socialement inadapté au milieu de wall street à l’aube de cette crise et harcelé par un moustique fantastique. Ponctué de séquences contemplatives magnifiques le film offre une approche originale de cette époque assez spéciale. Si il manque peut-être de profondeur et a quelques problèmes de mise en scène qui semblent clôturer le film en plein milieu, j’ai tout de même passé un bon moment.

Mosquito State
- Réalisateur : Filip Jan Rymsza
- Scénariste : Filip Jan Rymsza et Mario Zermeno
- Avec Beau Knapp, Charlotte Vega, Jack Kesy …
- Musique : Cezary Skubiszewski
- Photographie : Eric Koretz
- Montage : Andrew Hafitz, Wojciech Janas, Bob Murawski
- Durée : 90 minutes
- Production : Royal Road Entertainment, Bottleship VFX
- Distribution : Creative Artist Agency