Clermont-Ferrand 2021 : Compétition Nationale

Cette année, le festival du court métrage de Clermont-Ferrand se déroule en ligne. Afin de vous aider à vous y retrouver, nous vous proposons un article part type de compétition. Bien entendu tout sera mis à jour pendant l’ensemble de la semaine. Vous retrouverez ainsi ici des avis un peu plus développé que ce que vous pourrez trouver en quelques caractères sur notre compte Twitter, qui sera davantage un avis global sur la séance. Nous avons d’ailleurs décidé de conserver ce qui fait pour nous de l’identité du festival c’est à dire la division de la compétition en différentes séances. Bienvenue ici dans la compétition nationale !

Les programmations de la compétition nationale

Programmation F11

Horacio de Caroline Cherrier

On commence la programmation en douceur mais pas trop avec Horacio, un court métrage d’animation qui, en partant d’un postulat assez simple, arrive de part cette voix du minimalisme à parler de façon intelligente de violence, le tout avec un style d’animation 2D vraiment cool nous transportant directement dans un univers de bande dessinée actuelle. Une bonne mise en bouche.

Note : 3 sur 5.

Ourse de Nicolas Birkenstock

D’ores et déjà un petit coup de cœur personnel de cette sélection, Ourse traite avec finesse et justesse d’adolescence, de la perte d’une personne de sa famille et de comment grandir et avancer après un tel évènement. Le tout est joué avec une belle finesse et le court regorge de superbe idées notamment en changeant de procédé cinématographique de façon cohérente et très maligne. Un vrai plaisir qui en dehors de son aspect technique, bouleversera quelques cœurs.

Note : 4 sur 5.

Notre Doctrine de Damien Salama

Assez souvent, les courts métrages provenant de la fémis divisent. Ca passe ou ça casse et pour le coup Notre doctrine passe, et même très bien. Dans cette fiction au style quasi documentaire, on se retrouve plongé dans ces trois semaines de formation aux futurs CRS. Si l’ensemble reste de la fiction, imaginer qu’un dixième de ce que l’on voit est réel suffit pour nous effrayer. Un court métrage coup de poing en pleine période de débat autour des violences policières et de la loi sécurité globale.

Note : 4 sur 5.

T’es Morte Hélène de Michiel Blanchart

Nous en avions déjà parlé lors du festival de Gérardmer, où le court métrage de Michiel Blanchart a remporté déjà le prix du court métrage mais T’es Mort Hélène est une vraie petite pépite, doté d’une réalisation référencée, citant entre autre Edgar Wright et son Shaun of the Dead comme Sam Raimi et son Evil Dead. Un petit bijou dont nous prenons encore une fois, en tant que gros amateur de cinéma de genre, un plaisir non dissimulé à revoir le revoir une seconde fois.

Note : 4 sur 5.

Programmation F8

Trona Pinnacles de Mathilde Parquet

Un début de séance qui en met plein les yeux avec une animation sublime en terme de décor, qui nous convainc moins personnellement du côté des personnages. Scénaristiquement, nous suivons une tranche de vie de vacance en somme toute assez classique qui nous laissera un peu de marbre. Dommage.

Note : 2.5 sur 5.

Perles de Alexis Hellot

Un sujet difficile, qui mène forcément à un court qui divisera. De notre côté nous n’avons pas été super convaincu par la proposition, malgré un travail autour du noir et blanc assez intéressant, reposant sur une réalisation dite « naturaliste ».

Note : 2 sur 5.

Which is witch? (Sorcière sorcières) de Marie Losier

Ici on est en plein dans de la fiction expérimentale avec une grosse inspiration dans le montage et le choix des costumes dans du surréalisme. Pour le coup un poil trop court pour que nous puissions nous plonger véritablement dedans.

Note : 2 sur 5.

Red star de Yohan Manca

Un court métrage qui parle de façon subtile de précarité dans notre quotidien actuel, ça marche très souvent immédiatement chez nous. Si vous êtes allergique au cinéma d’un Ken Loach par hasard, ce court vous laissera clairement de marbre. De notre côté, c’est un cinéma social qui nous touche particulièrement. Il y a énormément de Moi, Daniel Blake dans ce court métrage. Et en plus, Red Star est l’occasion de revoir François Créton, prix d’interprétation à Clermont-Ferrand en 2018, qui est un des acteurs français les plus sous coté et touchant actuellement.

Mais ici, le rôle principal, c’est Abel Jafri qui l’interprète avec une sensibilité incroyable. Très clairement dans les favoris pour le prix d’interprétation dans sa finesse de jeu la détresse qu’il transmet. Un des films marquant de la compétition.

Note : 4.5 sur 5.

La Chamade de Emma Séméria

Assurer une programmation, c’est savoir équilibrer ses séances. Après un puissant Red Star il faut être capable de redonner un peu espoir en l’humanité. Quoi de mieux alors que de proposer La Chamade, un joli petit court métrage sur l’adolescence et l’amour, porté par un duo possédant à l’écran une très belle complicité. C’est simple, léger, et ça fait du bien pour conclure tout cela.

Note : 3.5 sur 5.

Programmation F12

Bruits blancs de Thomas Soulignac

Un court métrage sympathique, qui arrive à traiter avec intelligence du deuil et de la lutte contre la solitude. Assez classique dans sa forme, l’ensemble est néanmoins bien joué permettant au court de passer tout en douceur.

Note : 2.5 sur 5.

Écoutez le battement de nos images de Audrey et Maxime Jean-Baptiste

Il est toujours intéressant de voir des documentaires sur des sujets que l’on connaît un peu car le plus souvent, cela permet d’avoir un point de vue différent. Ici il est question de l’histoire de la conquête spatiale française et plus spécifiquement de la construction du fameux site de Kourou en Guyane. Un sujet vraiment sympa bien mis en avant par une belle sélection d’images d’archives et une voix off efficace.

Note : 3 sur 5.

L’ Effort commercial de Sarah Arnold

Attention grosse baffe. L’Effort commercial est un court métrage qui se base sur différent faits réel survenu ces dernières années. Un film qui traite de l’asservissement et des conditions de travail notamment dans le milieu ici de la grande distribution. Et pour avoir connu des personnes dans mon entourage proche connaissant ces conditions de travail, je ne peux que vous dire que le film est criant de vérité et de puissance.

Note : 4 sur 5.

Princesses de Margaux Elouagari

Comme vous pouvez le voir, traiter de la question de l’adolescence et aussi de la position de la femme dans notre société actuelles sont des thématiques plutôt présente dans cette édition du festival et ce n’est pas pour nous déplaire, bien au contraire. Entre ennui, recherche de nouveauté, d’expérience nouvelle, on suit notre duo du Nord qui se confrontera à une réalité bien trop normale et choquante de notre société. Un court métrage fort.

Note : 4 sur 5.

On n’est pas des animaux de Noé Debré

Après le très intéressant Le Septième Continent, nous retrouvons Noé Debré accompagné de Thomas Blumenthal autour d’un court métrage traitant de la thématique du plaisir sexuel féminin et du malegaze qui est conditionne notre vision dans notre monde actuel. Le court est intéressant et semble au final ne pas vouloir donner au final raison davantage d’un côté comme d’un autre. Pas a 100% certain du résultat, dommage.

Note : 2.5 sur 5.

Programmation F2

Sogni al campo (Rêves des champs) de Mara Cerri et Magda Guidi

Un court métrage d’animation assez classique que l’on retrouve de façon plutôt habituelle dans le festival. Attendu et au final assez oubliable, malgré un style d’animation de peinture vraiment sympa

Note : 2 sur 5.

Les Mauvais garçons de Elie Girard

Grandir en 9 mois, c’est possible, et le très bromance Les mauvais garçons propose un portrait fascinant à suivre de ce trio de pote qui en 9 mois vont voir leur quotidien évoluer, changer, et leur relations également, entre eux mais aussi par rapport à la gente féminine. Un court métrage qui fonctionne super bien et qui sait toucher où il faut en terme de corde sensible.

Note : 3.5 sur 5.

Salem de Sophie Beaulieu

Salem, c’est une référence a peine cachée du côté des sorcières. Les sorcières ici, elles sont deux, femmes, fortes et souhaitant renverser le monde détenu par les hommes dans ce spectre familial. Intéressant de voir ici la métaphore de la sorcière de retour pour parler de féminisme, ce que faisait par exemple Gaspar Noé dans son Lux Aeterna. Salem est une petite réussite en terme d’écriture, mais convainc moins par la réalisation.

Note : 3 sur 5.

Dieu n’est plus médecin de Marion Le Corroller

Attention très gros coup de cœur. Dieu n’est plus médecin, c’est une façon de parler du burn out dans le milieu médical en faisant ici un appel au cinéma de genre. Il y a très clairement du Cronenberg ici dans toute cette notion du rapport au corps. Subir la maladie pour accepter la mort de certains de nos patients ? Souffrir en silence est la loi pour survivre dans le milieu médical ? Des questions d’actualité le tout présenté avec une forme incroyable, et une sublime performance de l’actrice Judith Zins. Un des courts fort de cette sélection à n’en pas douter.

Note : 5 sur 5.

Programmation F1

Abada de Jean-Benoît Ugeux

Court métrage centré autour de la relation père-fils et de l’incompréhension des deux hommes de générations différente. Assez attendu et oubliable.

Note : 2.5 sur 5.

Eva voudrait de Lisa Diaz

Un long court métrage qui prend son temps, doté d’une écriture plutôt maitrisée. Nous n’avons cependant pas du tout accroché et les quasi 1 heure de métrage nous ont semblé long.

Note : 2.5 sur 5.

Jeunesse perdue de François Zabaleta

Un documentaire égotrip de l’auteur. Très clairement pas notre truc, mais des images sympa.

Note : 2 sur 5.

Martin est tombé d’un toit de Matías Ganz

Un court métrage pas transcendant du tout, mais qui passe bien. Assez oubliable.

Note : 2.5 sur 5.

Programmation F3

The Nightwalk de Adriano Valerio

Documentaire forcément d’actualité de part sa thématique. Un point de vue assez intéressant, complémentaire au documentaire d’Arte sorti quelques mois auparavant, l’émotion personnelle ici davantage en avant. Plutôt réussi.

Note : 3 sur 5.

Juste à Nantes de Marjolaine Grandjean

On se plait véritablement à suivre cette errance estivale étudiante. Des personnages attachants et profondément humains, et un court métrage qui sait comment faire respirer son récit. Un véritable mini parcours initiatique de la protagoniste principale, jusqu’à cet ultime plan, face caméra, contemple son passé et son avenir.

Note : 3.5 sur 5.

Souvenir Souvenir de Bastien Dubois

Difficile de traiter de la d’Algérie. Un sujet encore tabou dans nos instances mais pourtant, Souvenir souvenir à trouvé un sublime angle pour parler avec délicatesse et une véritable intimité du sujet. L’utilisation de plus de plusieurs techniques et style d’animation fonctionne super bien. Une belle œuvre.

Note : 4 sur 5.

Malabar de Maximilian Badier-Rosenthal

Pour conclure la séance, une histoire beaucoup plus légère, se voulant davantage comme une véritable ouverture d’esprit vers l’autre telle une fable, où ce qui transparait au final le plus, est que la gentillesse et la bonté pure ne peuvent faire que nous grandir.

Note : 3 sur 5.
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