On retourne pour une avant-dernière fois du côté de la compétition officielle avec The Stylist, un film de Jill Gervargizian qui a pour originalité d’avoir été financé en partie via une campagne de financement participative.
Comme assez souvent dans le cinéma de genre, The Stylist est une adaptation en long métrage du court métrage de cette même réalisatrice. Il est toujours difficile de réussir à transposer un concept du court au long métrage et nous allons voir ce qu’il en retourne tout de suite !
The Stylist en deux mots (ou presque)
Tout le monde rêve de devenir quelqu’un d’autre… mais pour Claire ce rêve devient une obsession, puis un véritable cauchemar. Son travail de coiffeuse lui permet de s’évader en écoutant les histoires de ses clientes jusqu’au moment où elle décide d’arrêter la discussion… et d’en finir pour de bon avec elles. La vie solitaire de Claire, avec sa routine bien ordonnée et ses secrets inavouables, est chamboulée le jour où une de ses fidèles clientes lui demande de la coiffer pour son mariage…
L’horreur peut être ailleurs
The Stylist est un film qui, sous sa reprise d’un classique du genre comme Maniac, arrive à le transposer de façon assez personnelle. Nous nous retrouvons véritablement dans la peau de Claire, brillamment interprété par Najarra Townsend. Si ses motivations ne sont jamais explicités à l’écran, c’est car le personnage est complexe, et tout arrive a être savamment distillé en sous-texte, que ce soit par ses gestes, par aussi cette ambivalence du personnage qui doute de tout et même de ses actions et passage à l’acte.
Et c’est ce traitement psychologique du personnage, fonctionnant vraiment sur le long terme, qui nous fait accrocher au film. Là où Sleep n’arrivait pas a transmettre la tension durant le film, ici, les passages d’errement du personnage, de doutes, sont mis en scène avec la finesse que l’on s’attend.
Que l’on soit clair, The Stylist n’est pas une démonstration de renouveau du genre sur tout ses aspects, mais c’est un film fait avec finesse, amour du genre, et dans une volonté de ne pas trop en faire et de composer avec ses moyens de façon intelligente.
C’est dans les détails que l’on reconnait une bonne coupe de cheveux
Et pour le coup, le second aspect véritablement marquant de ce film, c’est sa finesse visuelle. Dès les premières scène, on se retrouve avec une très belle image, avec un étalonnage assez dynamique, qui est pour le coup super plaisant à la rétine. Il y a un superbe jeu d’éclairage de plus, lorsque l’on prend par exemple la batcave de claire par exemple.
Et tout cela rentre en totale cohérence avec le film, où son esthétique est tout à fait cohérente avec le milieu de la mode, de la coiffure. le film arrive ainsi à avoir un discours autant dans son visuel que dans son texte autour du paraître, et également au travers de son personnage principal de l’isolement social.
Au final ce petit slasher movie se trouve en fait être une véritable belle petite surprise de festival, portée avec brio par une actrice impressionnante, et un véritable soin porté en terme de visuel et de transmission d’ambiance. De plus, The Stylist est un slasher qui arrive à sortir du carcan d’enchaîner bêtement les meurtres sans poser son film !

The Stylist
- Réalisateur : Jill Gevargizian
- Scénariste : Jill Gevargizian, Eric Havens et Eric Stolze
- Avec Najarra Townsend, Brea Grant, Sarah McGuire…
- Musique : Nicholas Elert
- Production design : Sarah Sharp
- Costumes : Halley Sharp
- Photographie : Robert Patrick Stern
- Montage : John Pata
- Durée : 105 minutes
- Production : Claw Productions, Method Media, Sixx Tape Productions et The Line Film Company
- Distribution : Factoris Films