Comme de nombreux festivaliers, vous avez du passer votre weekend à écumer les salles en quête de courts. De notre côté, nous nous sommes bien entendu rendus dans les salles faiblement éclairées afin d’entrevoir la compétition annuelle. Pour commencer, allons voir du côté des compétitions internationales et nationales !
Pour commencer, nous sommes allés voir du côté du programme I6. Un programme que je n’avais pas personnellement choisi au premier coup d’œil, mais dont je me suis laissé tenté. Avec cinq courts au programme, difficile de ne pas trouver mon bonheur ! Ce fut le cas, avec au final une belle programmation qui commence sur les chapeaux de roue avec Leoforos Patision. Le court métrage grec de Thanasis Neofotistos est une petit coup de pied en plein dans la tête. Avec son concept de one-long-take-shot, c’est à dire la réalisation du court en un seul plan séquence. Nous suivons la mère de Yannis se rendant à son audition pour le rôle de viola dans Shakespeare. Elle se retrouve à traverser la rue Patission, la rue la plus chaude d’Athènes. Le film réussit en 12 minutes à proposer un court vraiment prenant jusqu’à devenir angoissant. La réalisation évolue de joyeuse à urgente avec ce suivi du personnage tout en s’adaptant à son rythme et à ses émotions. Un court réussi qui lançait en beauté ce programme.
Si nous avons pas été par contre peu convaincu par le long et peu bavard Lake of Happiness, l’animé et grandiloquent Biciklisti nous aura amusé pour certain, qu’exaspérer pour d’autre. Elena de Jésus Reyes nous a touché par cette trop courte relation entre cette femme et ce jeune rescapé en pleine Colombie touchée par la chasse des paramilitaires. Mais le second coup de cœur de cette séance arrive pour boucler ce programme avec le sud coréen Tail de Hu-Jung Kim. Une vraie perle de réalisation et d’écriture, nous plongeant dans l’espionnage nord-coréen dans la bureaucratie. Le court-métrage est très prenant et passionnant de bout en bout, d’un réalisme froid comme seul les coréens savent vraiment le maîtriser. Un grand court qui fera parti de notre sélection finale sans aucun doute.
Pour continuer dans la compétition nationale, nous avons continué du côté de F6. Un programme que j’avais cette fois-ci prévu depuis le départ, sachant que je devrais rencontrer dans la semaine une partie de la production issu du court Claude Libre, réalisé par Thomas Buisson. Commençons d’ailleurs par celui. On suit les pérégrinations de Claude, âgée de 65 ans. Le village ne la supporte plus et veux la virer. Seul Romain semble apprécier Claude et l’aide. Le court métrage utilise un cadre 1.33, permettant de mettre véritablement en avant le personnage, tout en proposant un court métrage qui sent le road movie. Que ce soit dans l’image et la musique, on se retrouve dans un easy rider Normand où le plan final sur Claude nous rappelant un mad max, les munitions en moins, remplacé par des tickets de bingo.
Parmi les courts proposé dans ce programme F6, on notera également un beau duo de courts autour de l’adolescence et du paraître dans notre société où le racisme ambiant est présent. On retrouve le truffautesque Nus dans les rues la nuit, où les quatre cents coups se font en duo dans les années 90 pour vaincre l’ennui tandis que le très actuel Fatiya montre à travers les écrans interposés de smartphones le choc du racisme ordinaire sur une adolescente dont son voile dérange dans un centre commercial, théâtre du passe temps de l’ennui étudiant. Deux courts métrages a la forme et au fond différents tout en restant touchants. Dernier court notable de la séance, Las Cruces propose via sa narration chorale un portrait sans filtre de la pauvreté dans le quartier éponyme de Bogota. Criant de vérité et très fort politiquement. Le dernier court métrage, animé, Per Tutta la Vita, ne nous a pas convaincu malgré sa mise en scène basée sur le montage incrusté.