Thomas Breinert fait parti de ces chanteurs qui, après avoir fait ses armes en tant que musicien, arrive sur le devant de la scène avec un projet personnel et une belle proposition. Voyons ce que nous propose Lupanar Chic, son premier album.
Nous avons eu l’occasion de découvrir tout d’abord la musique de Thomas Breinert à l’occasion d’un concert. L’artiste y présentait alors son premier EP dans une petite salle rouennaise. Aujourd’hui, c’est avec un album complet que le chanteur dieppois revient accompagné de son groupe avec une proposition d’un rock français où textes et mélodies se mêlent aux guitares tranchantes. Plongeons nous alors dans Lupanar Chic !
L’album débute avec un Toxique qui n’a ici rien pris à Britney Spears mais plutôt à Alain Bashung. L’arrangement fait la part belle à des parties de cordes qui viennent appuyer le riff de guitare punchy. Tout comme de nombreux pairs, Thomas Breinert trouve ses textes de ses expériences et de ses muses, les femmes en général, qu’il met durant l’ensemble de l’album au premier rang. Lupanar Chic nous entraîne dans une ambiance plus lancinante, tout comme si on se retrouvait un peu dans une soirée dans un état second. Les nappes de claviers rappellent immédiatement la new wave dont est nourri le chanteur. Un des évènements de ce Lupanar Chic, c’est la présentation de cette Infirmière de Frankenstein, chanté ici en duo avec Vincent Delerm, ancien complice au sein des Tristes Sires.
Echo retentit tel un poème radiophonique référencé, avec cette mélodie chantée. Lorsqu’il n’est pas question de femmes, il est question de spleen. Cet écho, c’est une recherche de soi, d’une identité en tant qu’artiste, et on peut dire qu’avec ce panorama entre paysage et solitude, on y retrouve ici un Jean-Louis Murat de la grande époque. Thomas Breinert nous propose par la suite une version très sensuelle du gainsbourgeois L’Eau à la Bouche. Le morceau, écrit et enregistré dans la première période musicale de Serge Gainsbourg, prend ici avec l’arrangement qui transporte le morceau à une toute autre période de gainsbarre, entre L’homme à la Tête de Choux et Melody Nelson.
Tel Blankass au début des années 2000, Thomas Breinert déroule un rock efficace comme on peut le voir avec Venus, Mon désert ou le bluesy Anna. Kopeck, présent dans cette seconde partie de l’album se présente comme un vrai hit et déjà un incontournable scénique. Avec Lupanar Chic, il y a là une proposition d’un rock français total, véritable synthèse de plusieurs décennies musicales. Une Étoile filante passe telle une comète rock symphonique tandis que Vagabonds est tel un conte post-rock.
Un autre aspect qui frappe lors de l’écoute globale de l’album, c’est cette cohérence sonore que l’on retrouve à chaque instant. L’album est mixé avec qualité, avec une volonté d’un véritable équilibre entre tout les musiciens constituant ce quatuor, permettant de mettre en avant leur qualité en tant qu’instrumentistes. Le résultat est vraiment agréable à écouter et on prend vraiment beaucoup de plaisir à (res)sortir le disque.
Mes coups de cœurs de l’album :