C’est la rentrée ! L’occasion de rencontrer de nouveaux compagnons de routes, retrouver ceux qui nous ont manqués pendant la période estivale. Pour l’occasion, Danger Zone a été rencontrer Julien Bitoun, guitariste, guitar-addict, podcaster et très certainement la personne avec la barbe la plus soyeuse qu’il soit ! Le musicien est venu notamment nous parler ici de son nouvel album, Chicken & Waffles.

Julien Bitoun est musicien depuis un bon paquet d’années. Testeur de matériel pour divers magazines, sites et boutiques (dont le fameux Guitare village en banlieue parisienne), l’homme est également nouvellement en charge d’un studio de musique créé sur Paris sous le nom des Salauds. Mais commençons par le commencement avec son dernier album, Chicken & Waffles, qui est une réadaptation actuelle de classiques du Delta Blues, un album dont on reparlera bientôt !

Comment avez-vous choisi les morceaux pour Chicken and Waffles?

Julien : C’est un processus qui a été assez long. J’ai tout bêtement envoyé un message aux deux autres membres du trio, donnant simplement le concept de l’album. Ils ont ainsi suggérés quelques artistes et de mon côté, j’avais aussi ma petite liste avec mes envies. J’avais très envie de reprendre Blind Willie Johnson par exemple qui est un artiste qui me touche énormément. Il y a eu ainsi pas mal d’essai qui se sont suivis, avec pas mal d’échec. Il fallait que les morceaux réussissent cette épreuve de la réadaptation ce qui n’est pas le plus simple.

D’où est venu cette volonté, avec ce trio, d’actualiser le propos du Delta Blues?

Julien : Le but est en effet de montrer que le Delta Blues peut être très actuel malgré son âge. C’est un style apparu d’un mélange de plusieurs musiques et quand on est un style mélangé, on peut assez facilement se renouveler. Le Delta Blues est apparu dans un contexte de crise économique, d’extrême pauvreté, de tensions raciales. C’est un contexte qui nous est malheureusement assez familier également. Et en plus de cela, ce sont des artistes qui sont au final hyper important très peu reconnus par rapport aux artistes qui ont eux été influencés par ces artistes là. Il y a une grande injustice à réparer ici.

On parle d’ailleurs très peu dans le blues de notion de « standards » par rapport au jazz, tout comme avec le rock

Julien : Effectivement. La différence doit venir du fait qu’il est plus difficile de définir des compositions arrêtées dans le blues que dans le jazz. Dans le jazz, ce sont des paroles et une suite d’accords avec une grille précise. Une partie A, une partie B, etc. Alors que dans le blues des origines, la grille est en général limitée à un accord, les paroles vont varier en fonction des interprètes (un bel exemple est Kokomo Blues devenu Sweet Home Chicago au fil des années). Les chansons se mélangent et se répondent d’ailleurs et c’est du coup beaucoup plus compliqué de parler de standards.

Un des aspects très important dans le blues est d’ailleurs comme vous le mentionnez ici le « Call and Response ». En écoutant Chicken & Waffles, j’ai remarqué que cet aspect est omniprésent…

Julien : Bien sur ! On ne s’en rend pas compte mais cet aspect est ultra présent encore aujourd’hui. Que ce soit en Hip-hop avec les Mc’s ou encore le chanteur avec les choristes dans la pop la plus putassière. On le retrouve bien entendu dans les albums de Led Zep où le chant de Robert Plant et la guitare de Page se répondent constamment (ndlr. un des plus beaux exemples reste Black Dog dans Led Zeppelin IV), on le retrouve sous plein de formes différentes.

Parlons désormais un peu de vous, est-ce que tu peux nous parler de votre rapport à la guitare, comment êtes-vous tombé dedans?

Julien : C’est assez simple en fait, j’allais jouer à la Super Nintendo chez un pote. Il venait de commencer la guitare et j’ai été fasciné par l’objet. Il m’a fait écouter le morceau qu’il bossait à ce moment là et c’était Highway to Hell de AC/DC. J’ai été complétement scotché devant son lecteur à cassettes ! Quelques semaines plus tard, j’avais ma première guitare et quelques mois plus tard j’avais les cheveux longs et un tee shirt Iron Maiden. Quelques années plus tard, c’est toujours pareil. C’est venu donc d’un vrai électrochoc.

Vous possédez une belle petite collection de guitares, quelle est aujourd’hui la guitare qui vous parle le plus?

Julien : Je ne dirais pas que je suis un gros collectionneur, simplement car mon panel de guitare est principalement là dans un but plus utilitaire que de collection pure. Je suis vraiment dans cette démarche de quelle guitare m’inspire. j’ai eu en tout entre 60 et 70 guitares, mais il m’en reste une dizaine qui sont celles qui me plaisent et m’inspirent. La guitare qui me parle le plus reste ma Fender Esquire Custom Shop 59. C’est une guitare que j’ai depuis 12-13 ans que j’ai énormément joué et dont la simplicité me parle à chaque fois. C’est difficile pour moi de choisir une guitare. chacune d’entre elle va me parler en fonction de ce que je veux faire, de quelle couleur sonore que je recherche. Tu peux prendre une guitare qui ne te diras rien un jour et la reprendre le lendemain et tu écriras 3 chansons.

Est-ce que vous pouvez me parler de votre podcast, de sa naissance et l’ambition actuelle?

Julien : C’est en écoutant des podcasts américain tout simplement. Je trouvais que l’on avait pas d’équivalent en France et j’ai voulu tenter l’expérience. Après en avoir parlé avec Pierre Journel de La Chaîne Guitare, un des pionnier en terme d’internet en France, j’ai été rapidement mis en garde de la plus grosse difficulté du podcast, la régularité. J’ai pas eu trop trop de ratés. Cela me permet d’avoir au final une excuse pour m’assoir une heure avec des personnes passionnantes pour tout savoir sur eux ou laisser libre court à mes élucubrations et laisser aux gens ce qui se passe dans ma tête, permettant à ma famille de ne pas avoir à subir cela.

J’ai vu que vous avez créé à deux un projet nommé Les Salauds, pouvez-vous nous le présenter?

Julien : Les Salauds, c’est à la fois un endroit qui fait barbier, salon de tatouage et studio d’enregistrement. je me suis allié avec un ami qui a les connaissances pour la partie barbier/tatouage, et je me suis occupé du studio d’enregistrement. Le studio est au sous-sol, dans une cave, avec toute les contraintes sonores. Il n’y a pas de séparations entre la table de contrôle et la salle, ce qui en fait un lieu d’enregistrement plutôt orienté enregistrement live (l’ensemble des instruments est enregistré en même temps), sur un aspect rock et blues donc. Cela fait longtemps que je veux enregistrer des personnes, et cela me permet de développer l’aspect travail du son qui me passionne également. Cela fait aussi un endroit où je peux enregistrer tranquillement sans avoir a sortir tout mon matériel chez moi dès que j’ai une idée.

Pouvez-vous nous donner un cœur musical et matériel?

Julien : Tout d’abord, concernant mon coup de coeur matériel, j’ai totalement flashé pour le HX Effects de Line6. C’est un multi effet issu du Helix du constructeur, sans la partie simulation d’ampli. Après de nombreux tests et comparo, j’ai choisi d’intégrer ça a mon pédalboard pour qu’il remplace l’ensemble des pédales de modulations (delay, univibe, reverb, etc). Cela permet d’éviter d’avoir une pédale pour chaque son que je veux, sachant qu’au final j’utilise ces sons là sachant que je m’en sers 30 secondes par concert. Mon dernier coup de cœur en terme de musique, c’est un jeune groupe que j’ai filmé pour Guitare Village qui s’appelle Sun. C’est un duo composé d’une chanteuse/guitariste et d’un batteur. Ils font une sorte de pop brutale, une sorte de mélange entre des mélodies pop très assumées et des sonorités trash/death metal. Une sorte de musique à la Devin Townsend avec de la personnalité.

Vous pourrez retrouver Julien Bitoun le 7 Septembre au Piano Vache dans le 5e arrondissement, le 10 novembre au théâtre à Clichy pour la Guitar Fest. De notre côté, nous vous donnons rendez-vous la semaine prochaine pour notre petite sélection musicale de la rentrée !

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