Il y a 21 ans sortait en France Jumanji. Un an plus tard, le dessin animé Jumanji était diffusé pour la première fois. Il y a 36 ans sortait le livre Jumanji. Aujourd’hui, une suite de Jumanji paraît au cinéma, au nom de Jumanji, Bienvenue dans la jungle.
Jumanji fait parti de ces noms qui me ramène directement à mon enfance. De part le film tout d’abord, qui fait parti des films m’ayant fait adorer Robin Willliams. Jumanji était également pour moi le dessin animé, que j’attendais chaque weekend, pour déguster mes épisodes, toujours aussi passionnants. Quasiment vingt ans plus tard, je me retrouve dans une salle faiblement éclairée, sans grand espoir, si ce n’est une réminiscence de mon enfance, devant ce reboot/remake/suite de Jumanji.
Jumanji, Bienvenue dans la Jungle est le septième film du réalisateur Jacob Kasdan. Une carrière qui au final fait son petit bout de chemin, avec des films comme Walk Hard ou Bad Teacher, qui restent des divertissements acceptables (pour le premier notamment). Ce Jumanji se positionne alors comme une suite au film de 1995, en posant ses événements sur deux temporalités : celle de 1996, et celle de 2016.
En 1996, le jeune Alex Vreeke, après avoir fait la découverte de Jumanji, le jeu vidéo, se retrouve bloqué dans le jeu. Nous nous retrouvons par la suite propulsé en 2016, où l’on suit quatre personnages aussi caricaturaux que possible, se retrouvant ainsi en retenue ensemble (The Breakfast Club, quand tu nous tiens), et vont de leur côté allumer la console où se trouve dessus Jumanji. Ils vont se retrouver ainsi propulsé dans le jeu, incarnant les personnages qu’ils auront choisi auparavant.
Autant vous prévenir tout de suite, si vous cherchez une véritable suite au film de 1995, ce n’est pas ici que vous le trouverez au final. Cette « suite », n’est au final que l’histoire de 2-3 clin d’oeil un peu grotesque aux fans du film de 1995. L’avantage est que vous pouvez bien entendu voir Jumanji, Bienvenue dans la Jungle sans avoir vu le premier Jumanji. Cette suite reprend, et c’est logique de par sa conception, le même déroulé scénaristique que le film ou n’importe quel épisode de la série animée.
Le film souffre d’énormément de soucis. Montage trop nerveux, réalisation très proprette et jamais inventive. On se retrouve véritablement face à un divertissement grand public des plus classique. Pour autant j’ai aimé Jumanji, et il est pour moi un des meilleurs Blockbuster vu ces dernières années. Et ce n’est pas pour son scénario, sa réalisation, ou même ses scènes d’action. La raison, faisant de ce film la réussite qu’il est : ses acteurs et ses dialogues.
C’est bien simple, quand on aligne dans le même film Dwayne « The Rock » Johnson, Jack « Tenacious D » Black, Karen « Amy Pond » Gillan ou encore Kevin « Motherfuc**** » Hart, on ne peut que rentrer dans le film. Le film fait d’ailleurs sa promo depuis le tournage sur le casting et l’ambiance qui était sur le plateau. Et c’est même plutôt rare pour un film de se promouvoir quasiment uniquement sur cet aspect là. Mais c’est au final justifié quand on voit le résultat final.
The Rock est dans une interprétation totale de lui-même en tant que personnage, jouant sur ses propres codes tel un Schwarzenegger dans Last Action Hero ; Jack Black incarne peut être son meilleur rôle ici depuis Tonnerre sous les tropiques (je ne compte pas le film des Muppets, où il joue son propre rôle) ; Karen Gillan est quand à elle parfaite dans son rôle et Kevin Hart en fait des caisses et tue les situations et comiques de situations comme il sait très bien le faire.
Et c’est bien ce quatuor qui permet au film de vivre et d’être ce qu’il est : une pure comédie d’action, où s’enchaine les scènes d’actions et les vannes. Alors que le film dure quasiment 2h, aucun temps mort n’est présent, on ne regarde jamais sa montre, car on reste absorbé par ce film, et on rit à grand éclat durant le film. Cela faisait pour le coup quelques temps que je n’avais pas vu une comédie d’action aussi drôle, Baby Driver restant au final plutôt sérieux dans ce genre là, avec un humour beaucoup plus pince sans rire. On voit clairement que Jumanji est pensé comme une comédie, et l’écriture des dialogues se ressentent, au point où on imaginerait bien qu’une partie soit improvisée ou bien changée par les acteurs pendant le tournage.
Le second point fort du film, est sa capacité à de respecter et de jouer avec les codes du jeu vidéo. Rarement un film n’aura été aussi respectueux (sauf Scott Pilgrim vs the World de Edgar Wright) du média vidéoludique. Des archétypes de personnage, le système de vie ou encore les ennemis aléatoires. Tout ici est là pour respecter le média et lui rendre hommage. C’est pour le coup plutôt plaisant en tant que joueur de pouvoir voir un jeu qui ne se fiche pour le coup pas des joueurs, et cela vraiment plaisant au final.