Critique sur platine, c’est la même chose que Critique du placard, sauf qu’ici on va parler d’un truc que l’on peut mettre sur une platine : un disque de genre musical. Aujourd’hui, on va parler du dernier album des Foo Fighters, Concrete and Gold.

Les Foo Fighters et moi, c’est une histoire d’amour qui dure depuis quelques temps maintenant. J’ai véritablement accroché avec le groupe qu’a partir de l’album Wasting Light, qui me proposait un mix parfait entre grosses guitares, belles mélodies, et un son ainsi qu’un mixage à la fois brut et authentique. Un album, un EP, une série tv et un documentaire plus tard, le groupe de Dave Motherfuc*ing Grohl revient sur le devant de la scène avec Concrete and Gold, un album qui dans sa conception à tout pour me décevoir.

En effet, la genèse de l’album est pour le coup assez étrange. Entre le choix d’un producteur à l’inverse de ce que fait le groupe musicalement (ça n’a pas très bien marché cette année entre les Queens of the Stone Age et Mark Ronson), un nombre de guests qui ressemble à une liste de course. On était vraiment en droit de se demander ce que vaudrait cet album. Un premier morceau, Run, avait été dévoilé pour entamer la communication autour de l’album, et c’est un morceau qui m’avait laissé pour le coup de marbre. Le fait est que, si j’ai beau adorer des morceaux très pêchus du groupe tel que All My Life,  j’ai toujours préféré les Foo lorsqu’ils proposent des grosses mélodies, à l’image de l’ensemble de Wasting Light et de Sonic Highways.

Cette course donc, est un morceau qui malgré son efficacité dans son riff (un brin simpliste tout de même), qui de part le rendu musical m’avait également inquiété concernant cet album. En effet, on est vraiment très loin des albums enregistré sur bande du groupe. On voit que l’on est sur un vraie grosse production. Les guitares sonnent un poil trop modernes par moment (alors que Dave utilise des Friedman, parmi mes amplis actuel favoris), les voix un peu trop mixées, l’ensemble parait pour le coup trop produit.

Et pourtant, quelle surprise lors de la première écoute de l’album ! Si on est loin d’après moi d’albums tel que The Color and the Shape et Wasting Light (oui, encore lui), il y a de sacré perles dans cet album ! Tout en restant dans la continuité des albums précédents, les Foo Fighters arrivent, à l’occasion de cet album de proposer une véritable relecture du rock actuel, en bouffant sur son passage toute les influences possible et imaginable du groupe. Du très 80’s Make it Right au très Beatles Sunday Rain (dont sir McCartney se retrouve aux futs)! D’ailleurs en parlant de guests de l’album, ils sont pour le coup méconnaissable et simplement indevinable si on ne vous dit pas qui est où. Un des bon points de Sonic Highways est que chaque invité pouvait rajouter sa touche, et cela donnait une corde supplémentaire à l’âme de l’album. on ne ressent pas dans Concrete and Gold ce supplément d’âme je trouve.

Mais là où l’album trouve ses moments de grâce, c’est véritablement lorsque qu’il arrive à se poser. Entre le long et passionnant Concrete and Gold qu’un David Bowie n’aurait pas renié, Dirty Water et ses chœurs tout droit venus de la côte californienne, et puis il y a The Sky is the Neighborhood. The Sky is the Neighborhood fait parti de ces morceaux que l’on attend, que l’on fantasme, et qui lorsqu’il arrive à nos oreilles, nous fait comprendre que l’on aime la musique. De sa progression d’accord, ses arpèges d’introduction, ce feeling global que le morceau est un véritable cadeau. Tout cet ensemble montre le véritable savoir faire du groupe concernant l’écriture de véritables morceaux iconiques.

Le problème que j’ai avec l’album au final, c’est son manque de cohérence, d’unité. On va passer du très nerveux à la ballade sans véritables transition. Le travail d’un producteur passe également par le choix de l’ordre des chansons, et donc dans la création d’un véritable rythme à l’album. Ce manque d’équilibre se retrouve aussi dans la multiplicité de sonorités différentes entre les morceaux. Si la variété est une bonne chose, la cohérence en est une autre, et un morceau tel que La Dee Da n’a par exemple pas vraiment grand chose à faire entre The Sky is the Neighborhood et Dark Water, que ce soit en terme donc d’ordre, mais d’équilibre sonore. On ne peut pas passer d’une ballade rock à un très gros morceau rock, à une ballade acoustique – dans sa première partie.

Concrete and Gold est un bon album, surement un des meilleurs albums rock de l’année, mais pas vraiment le meilleur album du groupe. Manquant un peu en terme d’équilibre, on se souviendra davantage de quelques titres, comme The Sky is the Neighborhood ou Sunday Rain, mais on retournera davantage sur d’anciens albums des Foo Fighters. Pour ma part, je vous donne rendez-vous prochainement pour une nouvelle critique sur platine, mais je vais vous donner quelques devoirs : allez mater Back and Forth et Sound City, deux documentaires véritablement important sur la musique et notamment celle de Dave Grohl et du Grohlverse.

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